Lorsqu’on dit d’une femme qu’elle est « vénale », l’expression est souvent connotée négativement. Il s’agit forcément d’une femme intéressée, qui va séduire un homme non pas parce qu’il lui plaît, mais pour son argent. On l’imagine telle la mante religieuse, un peu manipulatrice, prête à jouer de tous ses atouts pour pouvoir se rouler dans des perles d’or. Une fois la bague au doigt et au volant de la Lamborghini : elle a réussi et peut aller enterrer son mari dans le jardin… À vomir !
Pourtant, si peu d’entre nous entre véritablement dans ce stéréotype, nous ne sommes pas complètement insensibles au charme d’un bel homme, doctorant, galant, attentionné, qui aime bien s’habiller et vit dans un appartement décoré avec goût. Cela nous donnerait presque l’impression d’avoir tiré le bon numéro (sauf si c’est un gros con, imbu de lui-même bien sûr) ! Parce que oui, un peu malgré nous, nous sommes attirées par des hommes ayant un niveau de vie similaire au nôtre (si nous avons fait des études, nous irons plus facilement vers des hommes en ayant fait également) ou pourquoi pas supérieur. Même si vous vous insurgez à la lecture de cet article d’un « ce n’est même pas vrai ! », selon une étude nous sommes tout de même 97 % à penser qu’il est important qu’un homme ait un revenu stable. À l’inverse les hommes sont 80 % à vouloir une femme mince ! Comme quoi les clichés ne sont pas si éloignés de la réalité.
Mais saviez-vous que ce critère a aussi une explication historique ?
Eva Illouz dans son livre « Pourquoi l’amour fait mal » rappelle à juste titre que la société impacte directement sur nos relations amoureuses. Il n’y a qu’à voir : les sites de rencontre ont considérablement modifié notre rapport à l’autre. Mais avant qu’internet débarque dans nos vies voire des siècles plus tôt encore, le cadre de vie n’était pas le même : les femmes ne travaillaient pas ou peu, si bien que les unions avaient un objectif social. Les différences homme/femme n’étaient pas revendiquées comme inégales et machistes, mais au contraire étaient valorisées, car c’était une façon de mettre en valeur les caractéristiques de l’homme et de la femme : l’aspect protecteur de l’homme et la douceur de la femme. L’homme avait pour mission de prendre soin de son épouse, d’où le mythe du valeureux chevalier qui vient délivrer la fragile princesse.
Cela ne veut pas dire que les mariages d’amour n’existaient pas, mais que la société influençait — et influence toujours — nos critères lors du choix amoureux. Lorsque nous tombons amoureux, c’est parce qu’inconsciemment la personne répond à nos attentes. L’amour était donc d’autant plus important pour les femmes, puisqu’elles leur permettaient de s’élever socialement à travers la sphère familiale.
« Il n’est guère surprenant que l’amour ait exercé historiquement un attrait si puissant sur les femmes : il leur permettait la dignité et le statut moral auxquels elles n’avaient pas droit dans la société ; et il glorifiait leur destin social : prendre soin des autres, et les aimer comme mères, épouses et amantes. »
Si on remonte encore plus loin, à l’époque des chasseurs/cueilleurs, c’était bien à l’homme de partir chasser pour nourrir sa famille. L’homme assurait la survie de ses enfants pendant que la femme prenait soin de ces derniers. Finalement, ce modèle grossier s’est perpétué sur des millénaires, ce n’est que récemment que les femmes travaillent et donc peuvent s’assumer.
Alors Mesdames ne rougissez pas si vous vous sentez attirées par un homme ayant une bonne situation, nos ancêtres l’étaient bien avant vous. Vos critères sont en partis influencer par notre société. Pas de quoi en faire tout un plat, ni de vous traiter de femmes vénale. ?