Il n’y a pas longtemps, en relisant des papiers pour mon divorce (qui dure depuis des années), j’ai du relire le récapitulatif de mon histoire avec ma fille pour bien remettre dans son contexte notre histoire à ma fille et moi vis à vis du juge … J’ai tout revisualisé et je l’avoue j’ai eu mal… Mal de me rendre compte à quel point j’ai pu être aveugle, mal de constater comment j’ai pu tout perdre à cause d’un homme. Mal de voir comme j’ai dû me battre pour nous sauver ma fille et moi. J’étais jeune, un petit poussin d’une vingtaine d’années, pas de parents dignes de ce nom pour m’épauler, personne pour me conseiller… Bref j’étais seule dans ma merde et que j’ai dû prendre des décisions cruciales en peu de temps et très rapidement.
ATTENTION : Je vous demanderais de ne pas émettre de jugement, je sais que je suis loin d’être la seule à avoir eu ce genre d’histoire, ceci est un partage, nous avons chacun nos casseroles, je vous livre cette histoire dans ses grandes lignes, sans trop de détails car certains me dérangent moi-même …
Des débuts difficiles
J’avais 20 ans, je cherchais un point de repère, quelqu’un qui m’aime, me protège et prenne soin de moi. Comme tout pervers narcissique, il a repéré mes failles, mes blessures d’enfance et a su les combler par de belles paroles sur mesure à mon vécu. Très rapidement, il jouait avec mes sentiments. Un jour je t’aime, le lendemain je ne t’aime plus. A midi « tu es la plus belle », à 20h « t’es qu’une gamine, tu sers à rien ».
J’ai emménagé avec lui, je prenais soin de ses deux premiers enfants pendant qu’il faisait sa vie, allait au foot … Du moins ce que je croyais. Je prenais soin de la maison, malgré les heures ou je pouvais rentrer du travail je lui faisais à manger sinon j’avais le droit à une scène. Très jaloux et pourtant tout le temps en train de regarder à gauche en jurant qu’il était fidèle. Avec le temps, je me suis rendu compte qu’il me dénigrait auprès de son entourage et que c’était la cause du rejet de ses proches. En ma présence j’étais une femme superbe, qui faisait divinement bien à manger. Dans mon dos, j’étais une fille qui en voulait à son argent… J’ai même fini par arrêter le mannequinat car il en avait décidé ainsi.
Des dépenses par pulsations
Comme toute personne psychotique, j’ai vite compris qu’il y avait des phases ou il dépensait énormément : l’état maniaque. Sans doute combler un manque? Un vide … Il achetait les gens avec les billets qu’il n’avait pas. Il gagnait très bien sa vie : en moyenne 5000-6000€. Il invitait tout le monde au restaurant, son repas du midi restaurant, des paires de chaussures hors de prix … Et quand son découvert dépassait les -4000€ il venait en me demandant comment faire car sa banque l’appelait. Il me faisait culpabiliser en me disant que au moins son ex femme donnait sa chemise pour lui, que le rôle d’un conjoint était d’aider l’autre … Mal, j’appelais ma banque et prenait un crédit pour le recouvrir … Et le soir il revenait avec des vestes à 1500€ en m’insultant si je m’insurgeais et en me disant « tu n’es qu’une gamine sans moi tu n’es rien. » A l’heure ou je vous écris, je paies encore ces prêts. Je les regrette amèrement et n’étant toujours pas divorcée c’est moi qui avance l’argent en attendant que le juge décide qu’il paie sa moitié.
Ma grossesse
Je suis tombée enceinte au bout de 2 ans et demi de relation. Comment j’ai pu tenir? Qu’est-ce qui a fait que je suis restée? Ces questions sont la raison de mon réveil quelque temps après et ce qui a fait que je l’ai quitté car … En réalité rien ne faisait que mon amour pour lui était solide; il n’était pas intelligent, voulait toujours briller en société en se ventant, aucune culture générale, et si j’avais le malheur de parler avec des gens de politique, d’histoire, de mes projets professionnels … Je me faisais insulter en rentrant. Il y a eu cette première fois ou il a été violent physiquement, je me souviens que ses enfants étaient présents : il a craqué une énième fois, hurlé, m’a insulté puis m’a attrapé par le cou et plaqué au mur. Pourquoi n’ai-je pas pris la fuite? Je pense que j’étais conditionnée … Il me répétait chaque jour que sans lui je n’étais rien et je pense que j’ai fini par le croire. J’étais chaque jour rabaissée dans notre foyer … Dans l’ombre. Jamais en public. Ses escapades mystérieuses étaient normales et je devais m’en accommoder ou il me quittait et me laissais seule livrée à moi même … Et comme dans ma tête je n’étais rien sans lui … J’avais peur.
Il était heureux quand je lui ai appris que le test était positif. Il a appelé tout le monde, l’a annoncé avec joie et dans mon dos … Disait à sa famille que je lui avais fait un enfant dans le dos …
Croyez moi … Le jour ou j’ai fait ce test, j’étais dans ma salle de bain, seule. Si c’était à refaire, avec ce que je sais aujourd’hui je n’aurais rien dis et je serais partie. J’aurais peu être avorté, ou élevé cet enfant seule, qui sait, je n’en saurais jamais rien… (je suis très croyante et je sais que je l’aurais eu avec quelqu’un d’autre dans de meilleures conditions et qu’elle aurait été la plus heureuse des petites filles) J’étais jeune, et surtout je culpabilise chaque jour de voir dans quel état il a mis mon enfant. Je n’ai jamais voulu cela pour aucun de mes descendants. Je pleure très souvent en cachète car je ne sais plus comment panser les blessures de ma fille.
J’ai été atteinte d’hyperémèse Gravidique et j’ai été hospitalisé pour mes vomissements. J’ai perdu plus de 8kg en peu de temps, et j’étais faible. Il a débarqué dans ma chambre d’hôpital en m’insultant et exigeant que je sois transférée dans l’hôpital qu’il avait décidé, alors que la clinique ou je me trouvais était celle ou mon gynécologue exerçait et accouchait ses patientes : cela impliquait qu’il venait chaque jour voir comment j’allais. Mais ce n’était pas du goût de mon ex mari qui faisait des esclandres a chaque rendez-vous chez le gynécologue dès que ce dernier avait un retard de 5min.
Le quotidien était donc pesant … Enceinte de 7 mois et demi une femme s’est mise à me harceler, décrivant mon intérieur, mes draps, ma maison, mes affaires, mes vêtements, menaçant de venir me tuer à coup de couteau … Et chaque jour me bombardait de mails interminables. Elle disait qu’elle était sa maitresse et qu’elle quittait son mari pour le miens. Je suis tombée de 10 étages. Quand je lui en ai parlé, je n’ai pas été épaulée, je n’ai pas eu d’excuses, il m’a simplement dit : « c’est comme ça et pas autrement, tu m’as accepté comme je suis, et j’aime les femmes. » Puis je suis tombée sur un SMS d’une autre femme qui disait « Tu me manque chéri j’espère bientôt te voir ». Ce jour là, il y avait ses enfants. Et j’ai pris sur moi, je n’ai rien dis mais dans mon âme j’ai compris que je m’étais faite berner et que j’avais fait la plus grosse erreur de toute ma vie.
Une tromperie = un cadeau de luxe
Dès que j’étais trompée, je le savais. Il était gentil, attentionné, et m’offrait des cadeaux de luxe. Je devenais hermétique, j’étais perdue et je ne savais plus comment agir, ni comment me sortir de cette situation. Je souhaitais prendre un congé parental de 3ans pour me préparer à me reconvertir et devenir infirmière.
Mais un jour il est rentré bien plus tôt et m’a appris qu’il était suspendu et qu’il perdait son travail. Il souhaitais faire du chantage à son patron pour sous tirer le plus d’argent possible.
Il n’en aura eu que 50 000€. Du jour au lendemain il avait décidé que nous quitterions tout pour partir dans l’est de la France, l’endroit le plus dépeuplé de France. Je travaillais chez Yves Saint Laurent et demander une rupture de contrat me faisais peur… Et je l’ai fais … Pourquoi? Car il m’a promis que c’était un nouveau départ, qu’il allait changer, s’occuper de nous et être plus présent … Quelle erreur.
Nous avons atterri chez des amis a lui qui nous hébergeaient. Aucun projet professionnel pour lui en vu, il faisait sa vie, passait son temps a fumer des joints, à boire, sans doute voir des filles, aller en boite alors que nous avions un bébé de 3mois à nous occuper et pas de chez nous. Nos affaires étaient dans des sacs poubelles et certaines étaient restées chez des amis a lui en région parisienne. Une angoisse, un enfer. Je l’avais prévenu de ne pas fumer avant de conduire et une nuit il est revenu sans permis … Je faisais donc 10km à pied pour chercher du lait et à manger pour mon bébé car je n’avais pas encore mon propre permis de conduire. J’ai pris la décision de préparer un concours d’aide-soignante (le diplôme étant plus rapide à obtenir que celui d’infirmière) pour sauver ma peau car je voyais qu’il se laissait vivre, dilapidait l’argent qu’il avait et que tout empirait. Je n’avais plus rien : plus de toit, plus de travail, et un congé parental de 6mois indemnisé.
Un concours qui m’a prise aux tripes
Je révisais chaque jour avec ma fille qui pleurait dans mes bras, ou qui demandait mon attention. Il n’était pas présent pour me soulager ni s’en occuper. Alors je commençais tôt et finissait tard le soir à relire mes fiches de révisions … seul au lit.
J’ai payé des taxis à 4h30 du matin, des trains, des bus, pour aller jusqu’à Paris pour passer les différentes étapes de mon concours ainsi qu’une mini formation pour me préparer à l’oral qui m’avait coûté 300€.
Lorsque j’ai su que j’avais réussis à décrocher une des 20 places, j’ai forcément pleuré car je voyais une porte de sortie, je n’avais que 3 petits mois à attendre pour ma rentrée des classes.
Une séparation encadrée
Forcément il y a eu une scène de trop. Il me rabaissait sur l’obtention de ma place en école. Me disait de la fermer le jour ou j’ai appris ma réussite, que je me la « pétais » et que j’arrête d’en parler.
Un après-midi, il a craqué, commencé a tout casser dans l’appartement et j’ai eu peur que cette fois-ci cela soit moi qui prenne un coup. J’ai pris ma fille dans les bras et je suis partie voir les assistantes sociales qui ont pris en main la situation : elles sont venues chercher mes affaires dans l’appartement, et m’ont placé en hébergement d’urgence. Sans revenu, elles se sont démenés pour me faire obtenir le RSA majoré, et un hébergement d’urgence. J’ai fini aux resto du cœur pour prendre à manger, avoir du lait pour ma fille de 6 mois, et des couches … Quand je repense à cela… Quelques mois auparavant je gagnais bien ma vie, je m’achetais de jolies choses, je ne manquais de rien si ce n’est d’amour, de respect et de considération de la personne avec qui j’étais. Et là je n’avais plus rien … Mis à part moi.
Une nouvelle vie à Paris
Je fais dans les grandes lignes dans cette histoire je ne rentre pas dans les détails dérangeants, et glauques car mon Dieu il y en a beaucoup …
J’ai emménagé dans un studio aménagé et j’ai commencé les cours. Cette formation a été une profonde remise en question personnelle et professionnelle; j’ai eu du mal face à certaines situations, j’ai été percutée par la mort des gens et la misère qui touche notre monde. Mais au bout d’un an j’ai bel et bien été diplômée, j’avais un métier qui me passionnait, me prenait aux tripes et nous sauvait et des projets professionnels car je souhaitais être une bonne aide-soignante pour devenir une bonne infirmière.
Le père ne ma fille ne souhaitais pas faire les trajets (1h30 de route) pour venir voir sa fille. Ne voulant pas la priver d’un papa je faisais les allers-retours, je payais plus de 800€ la nounou et 300€ de baby sitter les weekend pendant que je travaillais car il était trop occupé à s’amuser avec ses amis. J’étais seule jusqu’aux 2 ans de ma fille. Il souhaitais une nouvelle chance, je l’acceptais dans la condition ou il change.
Il disait que j’étais la seule qu’il aimait, qu’il ne voyait personne car ne voulait que moi et que sa fille lui manquait, qu’il voulait qu’on le rejoigne, que cela irai mieux … J’ai découvert qu’il voyait plusieurs femmes, dont certaines dans ma ville alors qu’il ne disait pas vouloir faire la route pour sa propre fille, alors ce jour là, j’ai dis STOP définitivement et j’ai été frappée devant mon enfant (je me souviens encore de son cris perçant plein de panique) et mise à la porte avec ma fille.
Je peux vous dire que ce premier coup a été un choc qui a résonné longtemps en moi…
Il faisait très froid, il neigeait et je me souviens avoir prit la route dans ce temps pourri ou je ne faisais que glisser sur la route.
Je lui ai dit que je souhaitais divorcer, mais il n’y croyais pas.
5 ans plus tard …
J’ai refais ma vie, je sais ce que je veux maintenant dans ma vie et surtout ce que je ne veux pas… Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’aujourd’hui. Il ne prend sa fille que une à deux fois par an mais cela ne perturbe en rien les juges pour le moment. Ma fille voit un défilé de femmes a chaque fois qu’elle le voit, il est sans domicile fixe et sans travail. Il ne respect pas les jugements, fais du chantage sur la pension alimentaire chaque mois, j’ai déjà porté plainte pour menaces de mort. Il dit des choses horribles à mon enfant et elle est maintenant très perturbée. Elle est suivis, et bientôt de nouvelles tristes procédures vont démarrer suite à des évènements qui m’arrachent le cœur. Je ne souhaite ce genre de situation a personne pas même à mon pire ennemi. La cerise sur le gâteau? La personne qui m’a mise au monde (et qui est aussi perturbée que lui) s’est alliée à lui pour m’enfoncer et dénigrer mon rôle de maman.
Je suis bientôt maman pour la 3ème fois, j’ai décidé avec mon conjoint de sacrifier ma vie professionnelle pour nos enfants, et je donne tout ce que j’ai pour eux : beaucoup d’amour, d’attention, de temps, de choses saines, une jolie maison, de jolies chambres, et suffisamment de quoi se récréer.
Je ne suis pas une mère parfaite mais je me bats pour mes enfants. Je regrette d’avoir donné un début de vie pareil à ma fille.
Maintenant, j’ai 28ans, je me sens apaisée, bien et en paix avec moi-même.
Cet individu durant une audience a eu le culot de dire au juge que j’étais toujours avec lui alors que j’attendais mon petit garçon avec l’homme de ma vie, et que je mentais pour escroquer la CAF alors qu’actuellement mes droits sont au minima.
Ce qu’il me reproche à chaque prise de contact :
- d’être une « gamine »
- de ne pas aimer ma fille
- de la priver de son père
- de ne pas accéder à ses demandes
- j’ai le droit à de multiples insultes, noms d’oiseaux, d’être dénigrée et rabaissée.
Il déforme totalement la situation. Le juge l’autorise pour le moment à prendre son enfant tous les 15 jours hors il n’appelle pas, ne vient pas… Et me reproche de ne pas faire appeler notre fille. De ne pas accepter de lui donner son enfant dès qu’il le souhaite. La situation est souvent pesante. Les insultes sont systématiques.
En bref …
J’attends avec impatience l’audience de mon divorce. J’espère que le juge protègera mon enfant et accèdera à mes requêtes suite aux nombreuses absences de monsieur durant les audiences qui ont mené ce divorce a être aussi long.
Je pense que cet individu doit être profondément affecté par son enfance pour avoir autant de rage en lui, et être aussi perturbé. La drogue n’arrangeant rien, il reste une erreur et une leçon de vie. Cette histoire m’a poussé dans mes retranchements, m’a montré que certaines personnes pouvaient être très nocives, et qu’il faut les écarter rapidement de sa vie.
Il faut se battre car au bout de chemin il y aura toujours du bon, aujourd’hui je suis apaisée, heureuse, bien dans ma peau et en paix.
A très vite …