Connu pour ses effets relaxants rapides sur les muscles lisses, le poppers est un liquide très populaire dans la culture LGBT. Il s’agit en réalité des médicaments de la classe chimique connus sous le nom de nitrites d’alkyle. Fabriqués par le chimiste Antoine Jérôme Balard, les nitrites d’alkyle sont initialement destinés à un usage médicinal. Mais comment sont-ils devenus si populaires dans la culture LGBT ? Nous répondons ici à cette question avec un retour sur l’histoire du poppers. Lisez-nous donc !
Poppers : un produit initialement conçu à des fins médicinales
Les nitrites d’alkyle ont fait leur apparition dans les années 1840 et étaient destinés au traitement de l’angine de poitrine. Cette création qui va devenir plus tard une drogue récréative est à mettre à l’actif du chimiste Antoine Jérôme Balard.
Cependant, l’usage de cette substance dans la médecine n’a été vraiment effectif qu’avec le médecin écossais Thomas Lauder Brunton. Ce dernier a commencé par utiliser le nitrite d’amyle à partir de 1867 pour traiter l’angine de poitrine. Sans aucune certitude, il utilisait notamment cette substance dans l’intention de faire baisser la tension artérielle de ses patients. Le produit sera vendu plus tard, dans les années 1970 aux États-Unis, dans des ampoules de verre sur ordonnance.
Selon les instructions, les patients devaient l’écraser et inhaler la vapeur dégagée. À cette époque-là, vous pouviez trouver un distributeur spécialisé dans tous les coins et recoins de votre ville. Une bonne nouvelle pour les soldats américains qui, lors de la guerre du Vietnam, ont fait de ce produit un allié de premier rang.
Pour eux, la vapeur du poppers aurait des effets antidote contre les fumées des armes. Ils pensaient également que cette fameuse vapeur pourrait être une solution pour oublier ce qu’ils vivaient sur le champ de bataille. C’est ainsi que le poppers s’est répandu aux États-Unis et dans le reste du monde, notamment dans la culture gay.
L’interdiction du poppers en France
Avant tout propos, il convient de rappeler que dans les années 1960, les États-Unis ont dû interdire l’usage du poppers. À l’époque, les jeunes gens s’en abusaient énormément. Mais ils ont fini par réintroduire la substance quelques années plus tard, soit dans les années 1970. La France a fait de même dans les années 1990 où elle a interdit les médicaments à base de nitrites de butyle ou de pentyle. Ces derniers étant trop puissants.
Cette interdiction a fait place nette à l’utilisation des poppers moins puissants. Mais cela ne durera que quelques années, car les gouvernements de François Filon vont décider de l’interdiction de la vente de ce produit. Saisi de l’affaire, le Conseil d’État a fini par donner gain de cause au demandeur qui n’est personne d’autre que le Syndicat national des entreprises gaies. Les textes interdisant la commercialisation de l’euphorisant ont été annulés. Selon la juridiction, aucune étude scientifique n’a prouvé le risque de pharmacodépendance ou d’abus de la substance euphorisante.
Le grand retour du poppers en France
Après la décision du Conseil d’État, le poppers a commencé par gagner en popularité sur le territoire français. Les homosexuels peuvent désormais s’en procurer sans se cacher et satisfaire à leurs pulsions sexuelles puisque l’inhalation de la vapeur du produit aurait des effets sur les muscles et faciliterait la sodomie.
Aujourd’hui, le poppers a dépassé cette étape à laquelle il faut l’exposer uniquement derrière des vitres noires dans les sex-shops. Il est disponible dans les bureaux de tabac, sur les présentoirs, etc. Pour finir, l’histoire d’amour entre le poppers et la culture LGBT date depuis longtemps et est loin d’être à sa fin.