Comme le dit si bien Frédéric Beigbeder dans l’Amour dure trois ans, « Au 21ème siècle, l’amour est un SMS sans réponse…Les textos sont une forme de torture très raffinée. Un jour sans réponse, on croit à une stratégie, deux jours sans réponse, on se vexe, trois jours sans réponse, on tombe amoureux… »
Dans notre société hyper connectée, le SMS génère autant de bonheur que d’angoisse. Ces petits messages qui déboulent sur notre smartphone ont le pouvoir de nous rendre heureux ou malheureux en une fraction de seconde. Avouons-le, c’est flippant. Ils nous placent dans une situation d’attente et de dépendance extrêmement inconfortables. On les attend comme on attendait le Père Noël quand on était gosses, avec autant d’impatience que d’appréhension.
Notre portable ne vibre ni ne sonne mais on vérifie quand même toutes les cinq minutes, au cas où… Si bien qu’on passe ses journées à mouliner dans sa tête : « mais pourquoi il ne me répond pas ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? J’ai dit un truc qu’il ne fallait pas ? Il ne veut plus me voir ? Il va me quitter c’est ça ? Pourquoi un jour il répond du tac au tac et un autre, il a l’air de s’en foutre royalement ? » Y’a pas à dire, c’est ultra déstabilisant. Et fatiguant qui plus est. Le hic, c’est qu’à force de se prendre la tête, on finit par provoquer exactement ce pour quoi on s’en fait…
Les mecs et les SMS
Il y a les mecs qui prennent un malin plaisir à nous faire poireauter plusieurs heures. Ils pensent que cela va nous rendre accro. Le pire, c’est que ça marche, même si ça nous énerve et qu’on déteste celui ou celle qui a inventé cette règle débile des trois jours. Trêve de plaisanterie, si on lui plaît, pourquoi jouer au chat et à la souris comme ça ? On n’est plus en sixième, merde.
Il y a les lâches qui font le mort, pensant qu’on va bien finir par comprendre, au bout de notre 35ème SMS sans réponse, qu’il n’en a strictement rien à foutre. Espèce de gros goujat très lâche avec un tout petit zizi, va !
Il y a ceux qui nous envoient des SMS à longueur de journée. On en rêve toutes, mais bien entendu, celui qui fait ça, c’est celui dont on ne veut pas ! Ce serait trop facile, sinon.
Il y a ceux qui sont dans la Lune, ne sont pas vraiment textos, se disent « je répondrai plus tard », puis zappent.
Il y a les nombrilistes, qui ne répondent que quand c’est dans leur intérêt. Du style « chouette, elle veut baiser ce soir ! » Et qui ne font pas très attention à nous le reste du temps.
Et puis, les pires, ce sont les mecs qui soufflent le chaud et le froid. Vous savez, ceux qui alternent entre des périodes « je suis à fond, je te réponds dans la seconde, j’ai trop envie de te voir » et qui, quelques jours plus tard, répondent à peine voire nous ignorent complètement. Ce cas de figure est le pire car on ne comprend pas pourquoi Monsieur fait la girouette du SMS. C’est en fonction de ses humeurs ou quoi ? Le problème, c’est que moins il répond, plus on insiste, plus il en profite et prend son temps pour répondre.
Le mufle jubile en se disant « yes elle est à mes pieds, j’en fais ce que j’en veux ! De toute façon, je peux ne pas lui répondre pendant plusieurs jours, elle est tellement accro qu’elle n’attend que ça… » Et merde, il nous a mise dans la case désespérée folle de lui. Là, notre bonne copine, toujours de bon conseil nous dit « tu ne comprends pas que c’est à lui de t’écrire ? S’il ne le fait pas, c’est qu’il n’en a pas envie c’est tout. Il n’y a rien à comprendre ! » Bien sûr poulette. Je le sais, moi aussi je peux te le dire. Mais tant qu’il ne s’agit pas de soi, la situation est toujours différente, bien évidemment…
Le plus étrange dans l’histoire, c’est qu’on n’est pas débile, on sait très bien que si on n’a pas de réponse, on ne doit pas renvoyer 15 SMS à la suite, au risque de passer pour une tarée. Or parfois, c’est plus fort que nous. A tel point que le manque se transforme en obsession. On finit par le harceler et il s’éloigne, à coup sûr. En même temps, c’est compréhensible. Qui voudrait d’une fille incapable de contrôler ses pulsions de SMS ?
Conclusion : « Si le mec ne vient pas de lui-même, c’est qu’il n’en a rien à foutre, c’est tout !» A bon entendeur…